Rhinoplastie : opération du nez cassé

Quels sont les symptômes d’un nez cassé

Les conséquences immédiates de ces traumatismes du nez sont variables en fonction de l’intensité et de la direction du choc, du point d’impact, mais aussi de l’existence d’anciens traumatismes ou non.

Les symptômes et signes cliniques des fractures des os propres du nez associent classiquement par:

• Une douleur intense ;
• Un saignement (épistaxis) parfois abondant, nécessitant alors l’arrêt du combat ou de la compétition ;
• Un œdème (gonflement) qui efface les reliefs de la forme du nez (pyramide nasale) même 3 à 5 jours après le traumatisme ;
• Une déformation nasale ;
• Une ecchymose au niveau des yeux.

Lorsque le nez est cassé, il convient de rechercher des fractures associées proches de la zone d’impact, en particulier pour les pratiquants de sports de combat ou de contact :

• La plus fréquente est la fracture du fond du globe oculaire (plancher de l’orbite) qui est très fragile.
• Spécifique aux boxeurs, la fracture de Jarjavay survient lors d’un traumatisme inféro-supérieur du nez (uppercut et boxe anglaise) et correspond à une fracture horizontale de la cloison nasale responsable d’une obstruction nasale unilatérale (un seul côté) ;
• En cas de traumatisme latéral des os propres du nez (crochet), la fracture peut être unilatérale par enfoncement d’un seul os propre du nez et créer une déviation d’un seul côté, responsable d’une luxation du nez vers le côté opposé au choc. Le nez cassé prend alors un aspect en S.

Du fait de l’anatomie du nez, les fractures secondaires provenant d’un traumatisme antéro-postérieur (lésion au niveau du rachis cervical) sont plus rares et peuvent être isolées ou associées à des fractures orbitaires :

• Fracture isolée des os propres avec écrasement modéré de la cloison nasale ;
• Fracture isolée de la cloison nasale (ou fracture de Chevalet) souvent liée à un choc de la pointe du nez.

Par ailleurs, certaines fractures nécessitent une prise en charge hospitalière à la recherche de complications ophtalmiques et cérébrales:

• Fracture comminutive (pyramide nasale et septum) en cas de traumatisme violent ou chez le patient âgé ;
• Fracture complexe avec disjonction orbito-nasale nécessitant une prise en charge hospitalière pour la recherche de complications ophtalmiques et cérébrales.

Il est recommandé de consulter rapidement lors d’une fracture du nez. Une fois que l’œdème post-traumatique a diminué, la fracture du nez doit être réduite dans les 3 à 12 jours qui suivent la fracture.

L’opération de fracture du nez n’est pas une rhinoplastie, c’est une intervention rapide de 5 à 10 minutes, réalisée sous anesthésie, en ambulatoire. Aucune incision n’est faite puisqu’il s’agit d’une réduction par les voies naturelles (les narines) dont le but est de repositionner les fragments osseux, voire parfois la cloison nasale luxée, dans leur position initiale.

La contention est assurée par un méchage des fosses nasales et la stabilité externe par une attelle plâtrée, métallique ou thermo-déformable laissée en place quelques jours.

Passé le délai de 15 jours, les os se consolident et il faudra attendre plusieurs mois avant d’envisager cette fois une opération chirurgicale avec une rhinoseptoplastie. En l’absence de prise en charge, le nez conserve des séquelles.

Quelles sont les suites opératoires après une chirurgie du nez cassé ?

Les suites opératoires sont assez simples, il est possible de ressentir des douleurs au niveau de la zone du nez et de voir apparaître un œdème et des hématomes qui disparaissent après quelques jours.
Un méchage court des fosses nasales est retiré dans les 24h à 48h après l’opération, ce qui peut occasionner un léger saignement. La stabilité externe par une attelle plâtrée, métallique ou thermo-déformable laissée en place pendant 7 à 10 jours.

Une seconde intervention est possible si l’aspect esthétique du nez a été modifié après l’intervention. Il s’agira alors d’une rhinoplastie qui peut être effectuée uniquement à la demande du patient et après entretien avec le chirurgien.

Nez cassé, Chirurgie et Sport

Dans certaines conditions (compétitions sportives), lorsque le déplacement est latéral c’est-à-dire sur le côté, la fracture peut être réduite immédiatement par le médecin fédéral sur place. Mais la plupart du temps, la réduction a lieu au bloc opératoire par un chirurgien ORL dans les jours qui suivent le traumatisme.

Une des particularités liées aux traumatismes des os propres du nez, chez le sportif de haut niveau, est la répétition dans le temps des fractures du nez pouvant entraîner une déviation nasale voire une obstruction nasale. Des troubles fonctionnels respiratoires apparaissent alors progressivement, et sont souvent à l’origine de troubles du sommeil. La fatigue qui en résulte peut altérer les performances physiques lors de l’entraînement et la compétition.

Ainsi, lors de la prise en charge chirurgicale, il n’est pas rare de retrouver de nombreux traits de fracture du septum cartilagineux mais aussi osseux (vomer, lame perpendiculaire de l’ethmoïde), nécessitant alors des techniques spécifiques adaptées à la chirurgie du nez.
Le scanner du massif facial est indispensable dans le diagnostic des lésions car il est parfois impossible de franchir la déviation lors de l’examen endoscopique.

Mon nez est-il plus fragile après une chirurgie du nez ?

La réponse est non! Une opération de la cloison nasale ou septoplastie ne rend pas le nez plus fragile, aussi bien dans la vie de tous les jours que lors des activités sportives. Cela reviendrait à dire qu’il ne faut pas opérer les boxeurs, les sportifs exposés au traumatisme du nez et en général tous les patients qui présentent une obstruction nasale sévère par déviation complexe du septum. Dans les semaines qui suivent l’opération du nez, une sensibilité au toucher persiste. Aucune protection particulière n’est cependant nécessaire. Il est aussi possible de prolonger le port nocturne de l’attelle pendant quelques semaines.

S’il s’agit effectivement d’un acte chirurgical parfois difficile, la chirurgie du septum nasal (cloison nasale), lorsqu’elle est bien maîtrisée, permet de reperméabiliser les fosses nasales et retrouver une respiration fluide. Lorsque la chirurgie du nez intéresse la cloison nasale et les os propres du nez, comme dans la plupart des rhinoplasties, toute activité sportive violente ( de combat ou de contact), ou à vibration (running, tennis etc) est à proscrire dans le mois qui suit l’intervention. Ceci favorise la préservation des résultats tant fonctionnels qu’esthétiques.
Certaines adaptations peuvent néanmoins se faire pour les sportifs de haut niveau qui reprennent souvent l’entraînement au quinzième jour, avec un suivi médical s’assurant qu’aucune douleur n’est perçue. Pour les sports de contact, il est possible de proposer des protections en résine qui vont réduire l’intensité de l’impact (sans l’empêcher évidemment !).

En cas de nouveau traumatisme post-intervention, même léger, il conviendra de réagir de façon adaptée et personnalisée. Une douleur vive peut être ressentie, sans forcément présenter un saignement, et la prise d’antalgiques mineurs suffit. En présence d’un éventuel saignement, celui-ci sera interrompu par une mèche hémostatique (alginate de calcium, Coalgan®). Lorsque le choc sur le nez survient dans la semaine qui suit l’opération, l’attelle encore présente protège le nez d’une déformation secondaire. En cas de doute, n’hésitez pas à en informer votre chirurgien qui évaluera la nécessité d’une consultation ou non.

Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à demander plus de précisions à votre chirurgien.